Le capitaine Zaul Cafis faisait courir nerveusement ses doigts sur le bureau qu’il avait aménagé le mieux possible. Cela faisait presque un mois que sa compagnie avait été honorée pour sa participation lors de la purge de Steonix III des orks du big boss Gurk dit le renard. Il attendait depuis la réaffectation du régiment sur un nouveau théâtre d’opération. Mais laissez des hommes aguerris et affûtés physiquement par de longues campagnes éprouvantes et vous n’obtiendrez que rixes, alcoolisme latent et déliquescence progressive de la discipline impériale. Le commissaire Bertram Gilbear lui avait alors laissé le choix entre subir la justice impériale ou reprendre en main ses hommes. Il lui avait alors paru plus sage de reprendre l’entraînement de manière assez poussée.
Le commissaire reposa le document qu’il était en train de lire : « Zaul, c’est un brillant exercice qui est prévu cette nuit, rien ne vaut une petite marche à travers les nuits glacées du désert de Steonix pour réapprendre à la troupe ce que signifie vraiment appartenir à la Garde Impériale. »
Zaul se détendit alors, le commissaire l’avait appelé par son prénom, ce qui est un très bon signe. Il faut dire que marcher 80 km de nuit avec l’équipement standard ne l’enchantait pas particulièrement mais quelques ampoules font toujours moins mal qu’un tir de pistolet bolter d’un commissaire en pleine tête. Le capitaine se leva, salua le garant de l’orthodoxie impériale : « Je vais rassembler les hommes pour l’inspection. »
La 5e compagnie d’infanterie marchait donc au grand complet, escouade de commandement flanquée de son commissaire en tête suivi du premier peloton réduit à une seule escouade de redoutables vétérans, puis le 2e peloton du lieutenant Brin Caftes et suivait derrière le 3e peloton constitué des plus jeunes recrues et des trois snipers ratlings survivants. Enfin la zone pour l’exercice de tir était en vue après une dizaine d’heures de marche.
Le sniper eldar ralentit sa respiration pour viser le disgracieux Mon-keigh à la casquette disproportionnée, la lunette de son long fusil de sniper braquée entre les deux yeux de l’homme qu’il fallait abattre pour faire fuir toute cette troupe encore ignorante de ce qui allait lui arriver …